Quelqu'un l'a déjà peint en noir...
Layers of Fear est un jeu visuellement obsédant qui crée une tension et un drame à travers ses thèmes de l'amour, de l'art et de la maladie mentale. Malheureusement, elle dilapide la peur qu'elle suscite en supprimant tout point d'échec évident et en vous faisant chasser son histoire.
Perdre son amour
En entrant dans votre ancienne maison, Layers of Fear commence sans incident. L'ancien bâtiment en bois lambrissé est magnifique : il est rempli de peintures à l'huile qui en font un thème central. En errant, en essayant de trouver la clé de votre atelier, vous vous rendez compte que le sentiment de malaise que vous éprouvez est purement basé sur l'attente : vous êtes en sécurité.
Et vous devriez profiter de cette occasion pour enquêter, car ces pièces sont la toile sur laquelle Layers of Fear crée sa peur.
Votre mouvement est lent et boiteux. En passant au crible les nombreuses armoires et dessins des maisons, en utilisant des commandes tactiles semblables à celles de l'amnésie, vous découvrez que c'est parce que votre personnage a une jambe artificielle mal ajustée. C'est un point minuscule, mais qui sert à faire beaucoup. Vous vous sentez physiquement investi dans l'effort de mouvement, tandis que le gribouillage sur le reçu de la jambe révèle également l'impatience volatile de votre personnage.
De petites choses comme celles-ci imprègnent toute l'expérience pour créer un récit riche, mais obscur. Des bouteilles de vin partout, des petites notes, des sons, de l'eau courante, tout cela essayant subtilement de révéler les événements de la maison et de ses anciens habitants.
En trouvant la clé, vous entrez dans votre atelier et il devient clair d'où émane votre crainte. La pièce est pour la plupart en bon état, mais les messages sont sur les murs et la peinture est tachetée partout. La torture des artistes est évidente, la toile recouverte d'un drap au centre de la pièce.
En tirant la feuille vers le bas, on découvre les fondations d'un tableau, et une réalisation à la vapeur apparaît : "C'était couvert pour une raison". Normalement, ce n'est pas quelque chose qui vaut la peine d'être mentionné, mais au fur et à mesure que vous prenez les mots, la pièce commence à se contorsionner, avec un nouveau message "Finissez-en" apparaissant au-dessus de l'entrée de la pièce.l'
art est une imitation d'une imitation
En sortant, tout a changé et vous devez essayer de terminer votre travail.
Vous êtes plongés dans un monde de boucles, d'horreurs cycliques. Layers of Fear fait un brillant travail de déformation, de changement et de réutilisation des pièces et des zones de la maison pour raconter son histoire. Mais elles sont hors d'usage, déformées et souvent cauchemardesques - ici, les lois physiques et spatiales ne signifient rien.
Vous pouvez vous retrouver dans une pièce carrée où chaque mur a une porte. Derrière ces portails se trouvent des murs de briques, sans possibilité de s'échapper, on retourne à la première porte pour la retrouver disparue. Paniqué, vous commencez à tourner en rond, à la recherche d'une échappatoire, pour être confronté à un couloir nouvellement apparu qui se faufile dans l'obscurité.
C'est l'exemple apprivoisé de la physique défiant la réalité, l'art et la psychologie que Layers of Fear a préparé pour vous. Pour ce faire, il s'appuie sur de nombreuses sources, dont des éléments du désormais célèbre P.T. de Kojima. Mais c'est le mélange du cadre gothique, de l'impressionnante conception visuelle sur le thème de l'art et de l'audio subtilement sinistre qui parvient à le distinguer.
Heureusement, ses éléments visuels et son histoire se révèlent si captivants, car beaucoup de ses angoisses de saut sont dues à la fatigue. Si le fait de se retourner et d'être confronté à un environnement différent et à un accord de violon détonnant vous fait sursauter, il n'est plus aussi intelligent qu'il l'était autrefois. Ajoutez à cela un monstre de traque qui semble même incapable de ralentir votre progression, et les couches de peur commencent bientôt à ressembler à un train fantôme : ayez peur et profitez du voyage jusqu'à ce qu'il soit terminé, mais n'attendez aucune conséquence à vos actes.
Ne pas regarder sous trop de couches
Layers of Fear est un manège terrifiant qui vous permet de vous déplacer dans ses environnements dérangeants et de raconter l'histoire tordue de la descente d'un artiste dans la folie. Dans un monde idéal, l'incapacité du jeu à cacher son manque de choix serait mieux dissimulée, mais le mystère de ses horreurs et le suspense qu'il crée sont plus que suffisants pour vous garder engagé - et tester votre santé mentale - tout au long du jeu.
